Multimedia

Fan Fic

Les nouveaux Avatars

Chapitre XIV




C’est dans les situations de crises que l’on sait où sont les véritables priorités, et pour Shu la priorité ne fut pas ses yeux irrémédiablement détruit, non, il s’agissait des toxines qui couvraient la lame qui l’avaient atteint. En face de lui, Borak éclatait d’un rire dément, mais le jeune homme ne s’en souciait pas, il réfléchissait. Le premier détaille qui se présenta à lui, c’était qu’il n’était pas mort et donc que la toxine prenait son temps pour accomplir son œuvre, et le suivant c’était qu’il avait horriblement mal.

« Comme ta sœur, tu vas terminer paralysé », lui lança Borak, plus méprisable que jamais. « Mais toi tu ne te relèvera jamais ! ».

Trop conscient de ce qu’il s’apprêtait à s’infliger, Shu se força à contrôler son souffle et invoqua des flammes qui entourèrent ses deux index. L’instant qui suivait, ses doigts entraient en contact avec la plaie ensanglanté dont les cellules furent carbonisé, emportant avec elles les toxines qui s’étaient déposé lors du passage de l’épée.

La douleur que provoqua son geste fut tout bonnement insupportable et Shu s’effondra sur le sol glacé de la Grande Salle. Il était aveugle, c’était maintenant une certitude avec ce qu’il venait de faire, mais il vivrait... au moins suffisamment longtemps pour mettre un terme à la folie du Tyran responsable des combats qui faisaient rage à l’extérieur.

Mais à peine avait-il eut cette pensée qu’il avait dû s’échapper avec une roulade arrière pour éviter d’être lâchement transpercé par la lame de Borak. Puis Shu réalisa quelque chose qui lui fit véritablement froid dans le dos : il voyait toujours. Pas de la façon dont il l’avait toujours fait, mais il était capable de voir les courants qui circulaient dans son corps et dans celui de n’importe quel être vivant ou encore dans toute cette eau qui l’entourait car même sous la forme de glace, l’eau conservait un mouvement. Il voyait donc grâce à sa maîtrise de l’eau, comme il se savait capable de voir avec sa Maîtrise de la Terre même si il n’y en avait pas ici, mais un fait nouveau venait de se révéler, il pouvait voir la chaleur émanant des gens, comme il pouvait sentir les courants d’airs sur sa peau. Il ne savait pas comment, mais il lui sembla alors qu’il en avait toujours été capable.

Les courants d’airs étaient tout autour de lui, lui disant où il se trouvait et surtout où se trouvait Borak, sous quel angle celui-ci frappait et où il devait se placer pour ne pas être atteint. Jamais il n’avait connu quelque chose d’aussi intense, au point de lui faire presque oublier la douleur lancinante que provoquait sa blessure cautérisée. Il voyait donc, mais jamais des yeux en parfaite santé n’airait été capable de lui montrer tout ce que lui faisait percevoir ses sens.

« Tu es aveugle ! », rugit Borak hors de lui, en frappant encore et encore sans parvenir à atteindre son adversaire. « Tu ne peux pas m’échapper ! ».

Mais c’était pourtant ce qu’il se passait, et tout ce qu’il tentait s’avérait inefficace contre ce nouveau Shu. Ce dernier usa ensuite de sa Maîtrise de la Terre faire venir son sabre à lui, et l’acier, qui n’était rien d’autre que du minerai raffiné, obéit à ses injonctions. Puis il exécuta des mouvements rapide qui eurent un effet fantastique sur l’eau et la glace qui l’entourait, il était capable de commander le liquide depuis la pointe de son arme qu’il usait comme si il s’agissait d’une extension de son bras, et de sa bouche s’échappa les flammes les plus redoutable qu’il ait jamais invoqué, tout cela conduit et surtout accompagné par les vents qui venaient le soutenir dans son entreprise.

Ce faisant, Shu avait réalisé que, comme le Feu, les Vents étaient presque vivant, et que comme l’Eau il était canalisé dans des courants qui restaient perpétuellement en mouvements. Seulement avec les Vents il ne fallait pas tenter de dominer ou de diriger, avec les Vents il fallait écouter et réagir d’après ce qu’ils disaient. Dans la Maîtrise de l’Air c’était les Vents qui décidaient vraiment.

Fort de sa nouvelle Maîtrise, Shu se débarrassa sans difficulté des lames de Borak qu’il fit chauffer à blanc pour détruire les toxines qui les recouvraient, et ensuite il entreprit d’immobiliser son adversaire dans la glace. Mais celui-ci était toujours sous l’emprise des drogues qui décuplaient ses forces et chaque fois il se libérait au mépris des blessures qu’il pouvait infliger à son corps insensible. Finalement Shu usa de sa Maîtrise de la Terre pour enrouler autour de son géniteur la chaîne d’acier qui avait jusque là relié les deux épée de ce dernier.

« Je vais te tuer ! », jura le Général fou qui se débattait avec une violence décuplé. « Je vais faire disparaître toute traces de toi en ce monde ! ».

Et il brisa plusieurs maillons en se libérant pour ensuite foncer tête basse sur Shu qu’il saisit à la gorge et l’étrangla de sa poigne implacable. Mais ce à quoi Borak n’avait pas pensé, c’était qu’il venait de s’empaler lui-même sur le sabre de l’Avatar, et tandis que celui-ci tombait vers la mort à force de s’être vidé de son sang. Tout les deux s’effondrèrent en même temps, vaincu par leurs blessures.

Près d’eux, Mahana sortait enfin de la paralysie que lui avait imposé son père, et sa première réaction fut de se servir de ses pouvoirs de guérison qu’elle tenait de la Maîtrise de l’Eau. Mais ce n’est pas l’homme qui lui avait donné la vie qu’elle tentait désespérément de sauver, c’était son frère qu’elle ne connaissait presque pas mais avec qui elle était liée depuis bien avant sa naissance.

Elle pleurait son père, mais aussi son jumeau.


A son réveil, Shu ne fut pas vraiment surpris d’apprendre que ses yeux ne fonctionneraient plus jamais. Non, ce qui le surprenait c’était de s’être réveillé. Sokka étai étendu près de lui, inconscient et arborant de sérieuses blessures. Et Ryû était là lui aussi et bien qu’il était fatigué, il semblait être en bonne santé.

« Tu vas bien ? », lui demanda-t-il en prenant sa main dans la sienne. « Mahana n’a raconté ce qu’il s’est passé dans le palais ; elle sait que tu n’avais pas d’autres choix et que Borak serait mort de toute façon à cause des drogues qu’il avait ingéré ».

Shu le savait lui aussi, mais cela n’enlevait rien au fait que son sabre avait transpercé la poitrine de l’homme qui lui avait donné la vie...

« Raconte moi ce qu’il s’est passé à l’extérieur du Palais », finit-il par demander afin de se débarrasser des questions qui encombraient son esprit. « Combien son tombé dans ces combats inutiles ? ».

« Nous en avons dénombré trois cent qui sont tombé durant les combats », répondit Ryû qui retrouvait son attitude militaire. « Au début les combats furent vraiment violent, mais avec l’arrivé des navires des Royaumes de la Terre, ceux qui combattaient pour Borak ont été forcé de se retrancher derrière leurs barricades pour ne pas être écraser par les blocs de pierre qu’on leur lançait depuis le large et malgré leur supériorité numérique ils n’ont pas cherché à nous chasser des murailles ; c’était à peine si ils tentaient de nous interdire l’accès à la ville ».

« Des navires des Royaumes de la Terre ? », s’étonna Shu qui força son corps à se redresser. « Ils sont devant la citée ? ».

« Plus maintenant », répondit le Prince. « Ils mouillent derrière les murs de la citée depuis. Dès qu’ils ont mit pied à terre, ils ont demandé à te voir, mais Mahana les a forcé à te laisser reprendre des forces ; elle s’est beaucoup inquiété de la gravité de vos blessures à Sokka et toi».

Qui lui est-il arrivé ? », s’inquiéta Shu. « Il a été forcé de se battre seul contre deux Maîtres de l’Eau pour que je puisse atteindre Borak ».

« Il s’est réveillé plusieurs fois, mais il n’a pas voulu parler », répondit Ryû. « Il semble que les combats l’on atteint à niveau que nous ne pouvons qu’imaginer. Mais est-ce que tu vas bien, toi ? ».

Pour la première fois depuis le début de cette conversation, Shu comprit la raison de l’inquiétude qui imprégnait la voix de son ami.

« Mes yeux me font encore mal », avoua-t-il. « J’ai été forcé de les cautériser moi-même pour ne pas mourir empoisonné ».

Ryû resta silencieux, souffrant en silence. Et lorsqu’il parlant après un bon moment, ses larmes s’entendaient dans sa voix.

« Je me suis arrangé pour que tu reparte avec moi », lui dit-il. « Mon père te fera préparer des appartements privé et des serviteurs t’aideront dans n’importe quelle situation. Je refuse de... ».

« C’est moi que refuse », le coupa Shu avec sévérité. « Mes yeux sont mort, mais moi je ne suis pas aveugle. Avec la Maîtrise des Quatre Eléments que j’ai acquis, je vois mieux que n’importe qui sur cette terre, et crois lorsque je te dis que je refuse de me laisser enfermé dans une cage dorée ».

« Ce n’est pas ce que je voulais faire », se défendit le jeune Prince.

« Ne te fâche pas », le rassura Shu qui se força à baisser le ton. « Je veux juste te dire que j’ai pris une décision : je vais laisser la guerre se terminer sans moi pour retrouver la vie normal à laquelle on m’a arraché ».

« Et Sokka ? », demanda Ryû dans une ultime tentative de convaincre son ami. « Et ta sœur, tu comptes les laisser seul ? ».

« Je ne suis pas idiot », répondit Shu. « Même si je ne l’ai jamais voulus, ils n’ont cessé de vivre dans mon ombre depuis que nous nous sommes rencontré. Ils ont le droit de briller pour ce qu’ils sont et je dois donc disparaître ; toi plus que n’importe qui tu dois le comprendre ».

« Et quand est-ce que tu comptes partir dans ce cas ? », s’enquis Ryû.

« Je vais rester encore un peu », le rassura Shu. « Ce que tu dis de Sokka m’inquiète, et j’aimerais passer un peu plus de temps avec Mahana ; en plus je dois parfaire ma Maîtrise du Feu ».

« Tu es en très bonne voix pour devenir un Grand Maître », lui dit Ryû.

« Les Feux que je suis capable d’invoquer sont impressionnant de puissance, mais ce n’est pas ça la vrai Maîtrise ».

Ryû n’ajouta rien, trop contant de voir que son ami n’était pas décidé à partir dans l’instant, et en même temps hésitant à la penser de devoir redonner des leçons à l’Avatar. Il savait que ce n’était pas correct envers Shu, mais il était effrayé. En effet, pendant toute leur conversation, Shu l’avait fixé de ses yeux morts. A n’en pas douter, même aveugle, son ami pouvait effectivement le voir et cette réalité était difficile à supporter même pour lui.

Finalement, ses responsabilités de Chef de Guerre l’appelèrent ailleurs, dans le Palais du Conseil de l’Eau où se trouvaient ses derniers membres et certains dirigeant du Cercle de la Terre. Shu préféra rester dans cet hôpital pour veille sur Sokka au chevet duquel une guérisseuse accepta à contrecœur de le conduire. A peine le Prince était-il sorti que Shu posa une main douce sur le front de son ami et l’appela par son nom dans un murmure. Au début, cela ne sembla rien donner, mais avec le temps Sokka finit par s’agiter dans son sommeil et il se réveilla. Dès que ses yeux se posèrent sur ceux, meurtris et entourés de cicatrices de son ami, les larmes lui vinrent et rien ne sembla pouvoir les endiguer.

« Ne pleurs pas », lui murmura Shu qui avait sentit le flux continu de ces pleures et qui chassa quelques larmes avec son pouce. « Et pardonne moi de me présenter ainsi ; je dois offrir un triste spectacle... ».

« Je suis désolé », lui dit Sokka d’une voix cassé à cause de son mutisme des deux derniers jours. « Si je n’avais pas été si égoïste... Si je t’avais rejoins tout de suite après que Mak.... »

Mais il ne pouvait en dire plus car sa douleur était encore trop grande.

« Ne t’inquiète pas », le rassura Shu. « Et raconte moi ton combat s’il te plait ».

Au début, Sokka refusa de parler, mais au fil des minutes qui s’écoulaient et devant la patience de son ami, il entreprit d’expliquer son duel avec Mak, qu’il présenta comme quelqu’un de noble et d’honorable, tel les Guerriers des anciens Temps. Il lui dit que durant leur combat, ce dernier s’était montrer un grand professeur.

« Je considèrerais toujours Buni comme mon Maître », dit-il à Shu lorsqu’il eut terminé. « Mais jamais je ne pourrais oublier le Guerrier Mak ; il m’a montré la voix que je me dois de suivre ».

Shu ne pu s’empêcher de sourire à son ami qui semblait être entier pour la première fois de sa vie, sans aucune peur de se sentir diminué à cause de ses origines mêlée ou de son nom qu’il tenait de ce Héro mort auquel il s’était toujours sentit inférieur. Il lui parla ensuite de sa décision de partir et Sokka s’en réjouit pour lui car il savait que c’était tout ce qu’avait toujours voulu son meilleur ami.

« Pendant mon absence, j’aimerais que tu prennes les choses en main ici », ajouta-t-il. « Ma sœur est trop longtemps resté sous l’influence de son père et elle est maintenant incapable de faire ses propres choix ».

« J’ai choisis de participer à l’effort de paix », lui dit Sokka. « Mon Statue de métis des deux peuples fait de moi un agent parfait pour cela. Et je peux t’assurer que ni le Conseil de l’Eau, ni le Cercle de la Terre, n’auront de pouvoir sur Mahana ».

« En attendant vous êtes mes patients », les réprimanda un petit bout de femme rondelette qui s’occupait d’un autre blessé un peu plus loin. « Et vous avez besoin de repos ! Retournez vous coucher ! ».

Souriant de toutes leurs dents, les deux jeunes gens s’exécutèrent et s’installèrent de nouveau dans leurs lits. Shu ferma ses paupières comme si il voulait protéger ses yeux de la lumière, et il chercha le sommeil.

Bientôt il retrouverait cette vie si simple qu’il avait mit de côté pendant ce qu’il lui semblait être une éternité.

Enfin il était libre.


Fin du chapitre 14.



By Syds



<< ( Préc ) >>


|  haut de page  |