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Fan Fic

Les nouveaux Avatars

Chapitre IV





Le Temple de l’Avatar du Royaumes de la Terre était comme son nom pouvait le laisser penser, taillé dans le roc. L’entrée du temple était entouré d’un immense jardin aux pieds des montagnes, il y poussait toutes sortes de plantes toutes plus belles les unes que les autres. Mais la splendeur des lieux ne venait pas de ce jardin, c’était ses tunnels creusés dans les montagnes, ses halls et ses salles éclairés par des systèmes de miroirs qui captaient les rayons du soleil qui entraient par des ouvertures d’aérations prévus à cet effet. Et dans ces lieux vivaient des dizaines de Fils de la Terre, jeunes ou vieux, chacun cherchant profiter de leur héritage qu’était la Maîtrise des Eléments.

Tout cela, Shu l’avait apprit grâce à sa grand-mère qui y avait longtemps enseigné, mais aussi grâce à ses rêves qu’il faisait depuis des mois, où il voyait une jeune fille emprisonnée qu’il savait maintenant être sa sœur. La route pour venir jusqu’ici avait été bien plus difficile que prévu et ils avaient été attaqués à plusieurs reprises par les Guerriers de la Terre. Maintenant ils n’étaient plus qu’une poignée de Fils de l’Eau, mais pas un seul ne semblait près à céder face à la difficulté que leur réservait la dernière phase de cette mission de sauvetage. Borak distribua ses ordres et cinq de ses meilleurs éclaireurs partirent en premier pour reconnaître les lieux.

Ils revinrent avec d’étranges nouvelles : « Nous n’avons vus que quinze individus », expliqua l’un d’eux. « Tous des vieillards ; d’après nos renseignements ces jardins auraient dû regorger d’enfants ! ». Borak adressa un regard noir à son fils. « Ça aurait sûrement été le cas si quelqu’un n’avait pas prévenu nos ennemis de notre destination », dit-il avec la mâchoire crispée.

Visiblement il en voulait toujours à son fils pour lui avoir retiré la loyauté que lui avaient voué ses guerriers. « On ne change rien au plan », décida-t-il. « Formez trois groupes ; le plus important attaquera par l’ouest et un autre par l’est ». Et avec un sourire moqueur il conclu « Shu tu conduira la groupe le moins important ; votre mission sera d’attirer l’attention des Fils de la Terre pendant que nous réduisons leurs défenses à néant ».

Shu ne dit rien et acquiesça, bien décidé à ne pas donner à son « père » la satisfaction de le voir plier devant le danger. Les ordres donnés, tous firent ce qu’on attendait d’eux.

« Qu’est-ce que tu proposes ? », demanda Sokka à son ami. Shu se concentra sur la meilleur façon d’utiliser le terrain et il remarqua un détaille de poids : une rivière, approvisionné par la fonte des neiges qui tombaient dans les sommets montagneux, coulait juste devant l’entrée du Temple dont un pont était le seul moyen d’accéder depuis les jardins qu’ils devraient franchir. C’était un point important pour les Maîtres de l’Eau qui comptaient y puiser leur matière première nécessaire à leur art. Mais Borak avait visiblement manqué ce détail car si ils le voulaient, les Fils de la Terre pourraient facilement créer un barrage dans les hauteurs qui retireraient immanquablement leur avantage aux assaillants.

« Papa », dit-il à Buni. « Je voudrais que tu partes avec quinze hommes vers cette petite cascade, à l’est ; tu devras t’assurer que les Fils de la Terre ne nous privent pas de la rivière ». Comme il s’y était attendu, son père refusa. « Tu veux que je parte avec quinze hommes sur les trente-cinq malheureux que Borak t’a laissé ? », dit ce dernier. Mais Shu ne pouvait pas se permettre de céder.

« Ce n’est pas seulement ma vie qui est en jeu », insista le jeune homme. « Et je n’ai confiance qu’en toi pour agir au mieux là-bas ; ne t’inquiète pas, Sokka restera avec moi ». Résigné, Buni sélectionna lui-même ceux qui devaient l’accompagner et c’est avec douleur qu’il parti faire ce que lui imposait son devoir.

« Mais avant de partir je voudrais vous montrer l’arme la plus meurtrière que possèdent les Maîtres de l’Eau », dit Buni aux deux jeunes gens. « Lorsque vous devrez vous battre et que vous n’aurez plus aucune arme si ce n’est qu’un tout petit peu d’eau, vous pourrez survivre en usant de ce que l’on nommait autrefois Les Mains de l’Eau ». Tout en parlant, il ouvrit la gourde d’eau qu’il portait et en fit sortir une simple boule grosse comme le poing avec laquelle il se recouvrit la main. « Ne vous laissez pas distraire par mes mouvements anodins », continua-t-il. « Car mes doigts sont maintenant plus tranchant que n’importe quel sabre ». Et il tendit la main vers une rose qui se retrouva découpé en morceau alors qu’il n’avait fait que l’effleuré.

Shu comprenait maintenant ce que voulait dire son père lorsqu’il avait dit qu’il s’agissait de l’arme la plus meurtrière des Maîtres de l’Eau. Une fois son père parti, il se tourna vers les guerriers qui devraient le suivre. « Si nous mourrons aujourd’hui », dit-il à ces braves qui allaient vers ce qui s’annonçait être un massacre. « Nous le ferrons pour notre peuple et pour sauver l’Avatar ! ». Et dans un même cri de guerre, les fiers Guerriers de la Tribu du Pôle Nord chargèrent sans faillir.


Lorsque la terre s’était mise à trembler, Borak avait craint que son plan soit tombé à l’eau pour de bon et que les habitants du Temple passaient à l’attaque, mais les cris de guerre poussé par ceux qu’ils avait consciemment envoyé à la mort lui apprirent ce qu’il se passait : Shu avait usé de sa Maîtrise de la Terre pour causer une véritable glissement de terrain qui permettrait au groupe de sacrifiés de se rapprocher de l’entrée suffisamment vite pour surprendre les défenseurs.

C’était impressionnant de voir un Avatar en pleine action, mais le voir succomber en emportant le plus d’ennemis possible pourrait se révéler beaucoup plus utile que ne le suspectait les membres du Conseil qui refusaient l’idée de perdre leur dernier espoir. Shu et Maho étaient des épines dans son pied depuis leur arrivé et tout le monde semblait oublier que Mahana était le véritable Avatar, et donc que c’était à lui, son père, de prendre les rênes de la guerre en main.

Le groupe de Shu, bien que seulement constitué d’une poignée d’homme et de femmes, était parvenu à atteindre le pont et surtout à franchir les barricades que les Fils de la Terre avaient subitement érigé pour les ralentir ; c’était peine perdu face à un Shu en pleine possession de ses moyens.

« Pourvu qu’ils nous débarrasse de ces Fils de la Terre avant qu’ils ne meurent tous », commenta l’un de ses guerriers. Borak sourit, satisfait de voir qu’il n’était pas le seul à penser ainsi. Chacun des hommes qui l’entouraient étaient comme lui persuadé que ce nouvel Avatar, élevé par le peuple de la Terre, était plus un danger qu’un espoir pour le peuple de l’Eau. Mahana, elle, savait au moins obéir aveuglément au Général Borak qui était le seul à pouvoir faire pencher la balance de la guerre en leur faveur.

Patient, il continua d’observer son fils combattre de toutes ses forces, soutenu dans son entreprise par les soldats peu fiables dont il avait préféré se séparer, mais aussi et surtout par ce sang mêlé de Sokka qui jouait autant du sabre que de l’Eau. Puis il réalisa deux choses qui clochaient : La première c’était que le groupe conduit par son fils était moins important qu’il n’aurait dû l’être, et la seconde c’était que Maho n’était visible nulle part. Trois éclaireurs se chargèrent de lui apprendre la raison. « Maho est parti vers une cascade situé au nord-est, avec une quinzaine de guerriers », dirent-ils. « Les combats sont aussi très virulent de ce côté ».

Borak eut alors une idée et avec vingt de ses guerriers, il parti pour la cascade en laissant le commandement au Lieutenant Mahako.

« Et cette fois montre que tu es capable de rester fidèle à ton Général », murmura-t-il dans le creux de l’oreille du concerné avant de s’en aller. « N’attaque pas avant qu’ils ne soient tous tombés ». Mahako resta silencieux, mal à l’aise et impuissant.


Alternant la Maîtrise de la Terre et celle de l’Eau, Shu n’avait de cesse de soutenir ses hommes qui tentaient tant bien que mal de passer le pont solidement défendu qui se trouvait être le seul point d’accès à la grande porte du Temple. Ils s’étaient aussi attelés à construire des passerelles de glace, mais elles étaient trop rapidement détruites par les défenseurs. Au début, Shu avait tenté de faire le moins de victime possible, mais la guerre était une chose cruelle et ceux qui le suivaient attendaient de lui qu’il soit capable d'oublier ses sentiments personnels pour permettre le succès de cette mission. Près de lui, Sokka semblait s’être lui aussi résolu à choisir son camp et il frappait froidement tous ceux qui parvenaient à s’approcher de trop près de son ami.

Mais alors qu’il avait fini par accepter le fait que personne ne viendrait les soutenir, les troupes conduites par Borak finirent par venir à leur aide. Bientôt, et à cause de la soudaineté de cette attaque en force des Fils de l’Eau, les Gardiens du Temple de la Terre furent contraints de reculer et de se replier dans le Grand Hall où ils érigèrent de nouvelles barricades que Shu s’efforça de faire tomber pour que ses guerriers se chargent des malheureux qui se pensaient plus ou moins protégé.

Lentement mais sûrement ils parvenaient à gagner du terrain, mais un nouveau problème se présenta aux attaquants : ici il n’y avait que de la pierre et aucune source d’eau autre que celles que les Maîtres de l’Eau transportaient avec eux dans leurs gourdes. « Nous sommes en difficulté », lança Mahako à l’intention de Shu. « Nous perdons trop de notre avantage ! ». Shu regarda autour de lui tout en continuant d’user de sa Maîtrise de la Terre. Ses sens lui disaient que l’eau était là, tout autour d’eux, mais ses yeux lui apprenaient qu’il s’agissait non pas d’eau mais de sang... le sang de ceux qui étaient déjà tombé...

« Le sang est l’Eau de la Vie », murmura-t-il en se souvenant des paroles de son père. Mais il y avait cette histoire d’interdit... Il continua de réfléchir au moyen à prendre tout en se battant, mais comme rien ne semblait pouvoir renverser la balance, il prit la plus pénible des décisions. « Le sang est l’Eau de la Vie ! », rugit-il en bafouant l’interdit. Et il fit venir à lui autant de sang qu’il le pu et dans un raz de marée épouvantable, il frappa les lignes de défenses ennemis qui se retrouvèrent à découvert contre les épées des Fils de l’Eau qui, bien que choqué par ce qu’il venait de faire, n’en furent pas moins efficace.

Mais l’attaque fut d’un bien maigre avantage, car la panique s’installa dans tous les cœurs lorsque le plafond commença à céder par les efforts conjugués des Cinq Sages de la Terre. Shu risqua de ne rien pouvoir faire face à une telle avalanche de pouvoir, mais Sokka était là et cette fois encore il lui sauva la vie. Il se fraya un chemin vers les cinq vieillards sans se soucier des dangers qu’il pourrait encourir et il leur cria que l’Avatar était dans ce hall et qu’ils étaient sur le point de le tuer en même temps que tous les autres. Ceux-ci, troublé par la nouvelle, cessèrent leurs efforts et se contentèrent d’ériger un nouveau mur de pierre entre les troupes de l’Eau et celles de la Terre.

« Il semble qu’ils viennent de nous imposer un siège », commenta le Lieutenant Mahako. « Dommage que nous n’ayons pas le temps et encore moins les effectifs nécessaires ». Shu donna des ordres pour que l’on s’occupe des blessés et surtout pour qu’on ne face aucun mal aux Gardiens du Temple de la Terre qui avaient déposé les armes en demandant grâce.

A bout de force, Shu fini par s’effondrer. Il n’était pas seulement épuisé à cause des efforts que réclamaient les combats auxquels il avait participé, c’était surtout à cause de ce qu’il avait choisit de faire pour sauver ceux qui le suivaient... Son père avait eut raison lorsqu’il disait que la mort frappait ceux qui refusaient de respecter la vie.


Au même moment, dans les hauteurs à l’extérieur du Temple, les combats avaient qu’en à eut définitivement tourné en faveur du peuple de l’Eau grâce à la stratégie d’usure que leur avait fait prendre Buni. En les forçant à se concentrer uniquement sur leurs défenses, les Maîtres de l’Eau pourtant inférieur en nombre étaient parvenus à vaincre les Gardien du Temple de la Terre qui n’eurent d’autres choix que de se rendre. Comme son fils, Buni avait donné l’ordre que l’on ne s’en prenne pas aux prisonniers. Puis Borak était arrivé à la tête de vingt combattants aguerris qui s’empressèrent de mettre à mort les malheureux totalement impuissants.

« Ce n’était pas nécessaire ! », s’emporta Buni à juste titre.

« Bien sûr que si », rugit Borak qui ne comptait pas se laisser une nouvelle fois ridiculiser par quelqu’un qu’il considérait comme un inférieur. « Nous sommes en guerre et chacun de ces misérables que tu laisses vivre peut à tout moment se retourner contre nous ! ». Et à ses guerriers il ordonna de saisir le « Traître ». Incapable de bouger et donc de Maîtriser l’Eau, Buni se retrouva aussi impuissant que ceux qu’il avait voulu épargner.

« Maho, Fils de Mako et Membre de la Tribu de l’Eau du Pôle Nord », commença Borak. « Je te condamne à mort pour haute trahison ! ». Le traître en question trouva la force de sourire à celui qui allait être son bourreau. « Appel moi Buni », lâcha-t-il. Et Borak le transperça de son épée.

La dernière pensée de Buni fut pour cet enfant qu’il considérait comme son fils.



Dans le Grand Hall, Shu fini par se réveiller entouré par plusieurs personnes qu’il reconnu tout de suite. Il y avait Sokka, toujours fidèle en amitié, et aussi le Lieutenant Mahako qui commença à lui décrire les efforts qu’ils faisaient pour creuser une trancher qui leur permettrait d’amener l’eau jusqu’au bout de la pièce. Shu n’attendit pas pour unir ses efforts aux leurs et sa Maîtrise de la Terre lui permit d’accélérer l’avancement des travaux et ils purent se concentrer sur la dernière phase du plan. Ils devaient encore percer la roche pour avoir accès au reste du Temple.

« Lorsque le mur cédera », expliqua Shu à ceux qui l’entouraient. « Les Maîtres de l’Eau devront dégager la voie en utilisant toute l’eau que nous avons fait venir jusqu’ici ; ensuite ce sera au tour des Guerriers d’entrer en action ». Mahako acquiesça, reconnaissant la logique de ce plan. « Les Maîtres de l’Eau devront bien sûr soutenir leurs efforts, mais ce seront leurs épées qui feront vraiment la différence ».

Puis Borak arriva à la tête de nouveaux Guerriers et expliqua qu’il avait laissé quelques hommes à l’extérieur pour s’assurer que les Fils de la Terre ne tenteraient pas encore de dresser un barrage au-dessus de la cascade.

« Et comment va Buni ? », s’intéressa Shu. Borak n’aimait pas qu’on lui coupe la parole et il le prouva par son attitude supérieure.

« Je l’ai laissé là-haut », dit-t-il froidement. « Maintenant c’est moi qui vais prendre les choses en main avant que vous nous condamniez tous avec vos décisions stupides qui ont permis à nos ennemis de nous échapper ». Sous le choc de ces paroles après tous les sacrifices que lui et les autres soldats de l’Eau avaient consentis, Shu ne se reprit qu’au moment où Borak ordonna la mise à mort des prisonniers de guerre. Le jeune homme agit alors sans réfléchir, et d’un mouvement brusque il fit sortir une barrière de roche afin de protéger les Guerrier de la Terre près desquels se trouvait Sokka toujours près à soutenir son ami. « Protège les ! », le supplia Shu tandis que lui-même s’efforçait de se défendre contre les hommes à qui Borak avait ordonné de le mettre à mort pour avoir trahi les Tribus de l’Eau. Fidèle jusqu’au bout, Sokka disparut derrière le mur érigé par l’Avatar.

De son côté, Shu s’efforça de se défendre sans donner la mort et tout en combattant, il hurlait à qui voulait l’entendre que son seul but était de ramener la paix entre les peuples. Mais personne ne semblait vouloir l’entendre et il ne survécu que parce qu’il ouvrit un passage dans le plafond et fit se dresser un piton de terre sous ses pieds pour se réfugier à l’étage où aucun Fils de l’Eau ne pourrait le suivre. Il se retrouva ensuite entouré par de nouveaux ennemis, des Fils de la Terre cette fois, qui eurent vite fait de l’assommer.

Epuisé et totalement démoralisé, Shu ne pu résister et sombra de nouveaux en les ténèbres de l’inconscience.


Fin du chapitre 6.



By Syds



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